Les Pathologies de la démocratie
Biblio-essais, le Livre de Poche n°31544 – ISBN 978.2.253.08466.2
Fiche de lecture.
I – Les âges de la Démocratie.
Observation : le déclin de la France et de la démocratie est repris en boucle par les médias ;
Le véritable esprit de la Révolution française (1789) c'est la Réforme.
La France retrouvera son destin de lumière si elle parvient à se déculpabiliser, c'est-à-dire distinguer la Révolution de la Terreur.
La Terreur n'est pas intrinsèquement liée à la Révolution.
Victor Hugo, Robespierre.
La Terreur = dérapage, accident de parcours, sortie de route.
Le roi a trahi en quittant Paris.
Tocqueville : Démocratie = processus d'égalitarisme.
Dans la Démocratie adulte on ne peut plus imposer mais composer, diriger mais partager, gouverner mais réformer.
La laïcité à la française relève d'une exigence universelle, valeur de l'âge adulte (de la démocratie) – meilleure garantie/alliée de la liberté religieuse.
Démocraties naissantes / Démocraties adultes.
Regis Debray (p92) : « Il y a plus de laïcité dans les maigrichonnes écoles d'Amérique latine, où l'uniforme est de rigueur, que dans nos opulents établissements (T-shirts, blousons de marques...etc.)
Problème de la mobilité sociale qui ne se réalise plus.
La Démocratie adulte a désimbriqué la religion de la politique.
II – Les troubles comportementaux de la Démocratie.
Détérioration des conditions sociales (criminalité, désordre social, taux de fécondité bas = dépeuplement, déclin en la foi et la confiance des institutions).
Individualisme exacerbé (Fukuyama) ;
la mondialisation rend le monde tout petit mais très dangereux (D. Wolton) ;
l'information ne suffit plus à créer la communication, c'est même l'inverse (D. Wolton).
Abolition des distances. ( Il faut comprendre l'autre et que l'autre comprenne la démocratie adulte).
Réduction du principe de « vertu » à celui « d'intérêt ».
dénivelé entre liberté et libéralisme .
L'incivilité, c'est-à-dire l'agression de moi par les autre moi. C'est le fait de peser sur les autres de tout le poids de sa personnalité (p124). La politesse est nécessaire.
Paradoxe de la démocratie adulte : œuvrer au développement personnel des individus, sans qu'ils deviennent pour autant incivils (p132). Nécessiter d'éduquer.
La mondialisation de l'information pose problème (p142). Patrimoine culturel mais pas de culture mondiale.
Démocraties naissantes, Démocraties adultes : la notion de culture s'est vue reconfigurée ; le cosmopolitisme qui n'a rien de fédérateur. Réaffirmation de l'altérité dans l'espace social.
Trois troubles de la personnalité.
1 – délire paranoïaque (p148).
2 – délire schizoïde (p148).
3 – délire histrionique (p149).
le délire histrionique met sérieusement en danger la santé démocratique (p149).
Les perversions médiocres qui transgresse les règlements qui doivent seulement lui profiter (p155). Culture du gratuit = avoir accès à tout sans devoir en payer le prix (p157).
Le concept majeur des Démocraties adultes semble être celui des minorités :
. minorités culturelles,
. minorités régionales.
la Tyrannie de la majorité (cf les États Unis p174).
La Tyrannie des minorités : communautarismes, corporatismes, religieux, ethniques, culturels. Usage perverti du droit (p178). Le narcissisme des individus est essentiel au développement d'un régime plus égalitaire.
Les minorités sont dangereuses.
La maladie des Démocraties adultes serait donc la faille de l'estime de soi (p186).
Pour une conception confucéenne de l'observance des règles de comportement plus chevaleresque (p200).
L'école est le haut lieu du politique (p201).
. il ne faut pas former des suiveurs mais des réformateurs.
. enseignants + parents = premiers interlocuteurs du futur citoyen.
. reparentalisation (p205).
Danger de la performance (p210), dépassement de soi : exploit physique (sport) dopage, drogue...
Pathologie de la gestion dans le monde du travail (p210).
. obsession de la rentabilité,
. logique du profit,
. hyper activisme, hyper flexibilité.
. difficultés de qualifier l'urgent et l'important, (flux tendu),
. corrosion des caractères.
manque de cohérence du langage (p238).
Par la dégénérescence des mots : démocraties alors que oligarchies ou tyrannie.
les débats sans fins (p240).
Les débats légitimes avec des interlocuteurs indignes du débattre. Préjugés, médisance, haine.
Avènement d'une société civile intelligente, l(heure est à la Démocratie participative p(247).
. crise de la représentativité,
. fétichisation de l’État.
. il faut cependant s'interroger davantage sur le légitimité et la représentation de la société civile.
Maturité du citoyen et de l'homme politique pour dissocier l'ordre du politique de celui de la vérité et de la justice.
Le « parlé vrai » n'est qu'un discours de propagande (p258).
Cesser de penser que et de croire que par définition la Démocratie est strictement « bonne ».(p261).
Les théoriciens du déclin ne doivent pas avoir le dernier mot (p263).
À trop vouloir d'égalité on tyrannise la Démocratie (p263).
Car rien de mieux que de vivre une vie modeste simple et libre dans une société égalitaire (p263). K. Popper.
K. Popper : il n'y a pas de loi du devenir historique, l'historicisme est le pire piège à « rats ».
il ne s'agit pas de cesser d'étudier l'histoire (p269), les théories historicistes ont tendances à choisir la haine plutôt que la responsabilité.
p270 : il faut grandir : c'est-à-dire sortir de l'ère de la frustration et de la castration. C'est faire preuve de vigilance, refuser le dénigrement systématique (p271).
P272 : la responsabilité des médias ; elles sont coupables, elles doivent collaborer.
P273 : Aiguiser son libre arbitre, organiser son émancipation éduquer sa conscience, libérer l'individu de sa servitude volontaire ou involontaire. Affranchissement de l'individu et de son commerce avec les autres.
Lutter contre la violence montrée par les films aux enfants. Les enfants sont les plus défavorisés (p275).
Résilience (cf B. Cyrulnik p280) . Elle définit la capacité a se développer quand même, dans un environnement qui aurait dû être délabrant.
Le quotidien opprime l'homme moderne (p283) car trop de signe tue la signification (abondance d'événements).
L'hyper-consommation ne permet plus à l'individu de tirer de l'événement une expérience.
La notion d'expérience est galvaudée.
L'entropie, le mal profond des Démocraties contemporaines (p285).
Par refus de grandir,
l'intégration à tout prix,
croire que le mal est à l'extérieur d'elle même,
le renoncement individuel.
atomisation des individus.
Le matérialisme honnête à la place de la raison du cœur et de la raison de l'esprit (p299).
Il y a une absence de passion commune (p299).
Disparition de la foi publique (p303) ;
nécessité d'un retour au questionnement originel démocratique.
Il faut braver l'impensé démocratique = question métaphysique (p305).
Le modèle démocratique n'est pas détenu que par les Démocraties Occidentales. Il y a des foyers démocratique ailleurs dans le monde : Chine, Inde, Japon, Corée, Iran, Turquie, monde arable, Afrique... (p310).
Il faut dépasser les visions trop étroites. Ce que John Rawls appelle l'exercice de la raison publique (p309-310).
Il faut s'inspirer de la Démocratie des autres.